5. Les bilans communaux d'azote

Notre travail intervient en aval du travail réalisé par le CEMAGREF de Rennes sur la base des données du Recensement de l'Agriculture 1988. Le CEMAGREF a élaboré un logiciel nommé BILRGA qui permet de calculer des bilans de type CORPEN par unité administratives : communes ou cantons. C'est cet outil qui a servi jusqu'ici à définir la notion de canton en excédent structurel.

L'inconvénient de réaliser de tels bilans à l'échelle du canton est de gommer des disparités communales. Tous les cas peuvent se présenter :

  1. une commune peu chargée peut faire partie d'un canton fortement chargé en moyenne ;
  2. inversement, une commune fortement chargée peut être agrégée dans un canton ayant une moyenne nettement plus faible.

Notre objectif étant d'agréger les données par bassins versant ayant une surface suffisamment petite (jusqu'à 30 000 hectares, 15 000 hectares, voire moins), il était indispensable de travailler sur la base des bilans communaux.

A cette fin nous avons produit les cartes communales des apports d'azote d'origine animale (Carte 9) et la carte communale des bilans d'azote (Carte 10). Pour faciliter la lecture de la carte des apports d'azote d'origine animale (Carte 9) , nous avons édité une carte en trois classes (apports d'azote d'origine animale inférieurs à 170 kg par hectare de surface agricole utile épandable, compris entre 170 et 210 kg, et supérieurs à 210 kg).

Carte 9 : les apports d'azote d'origine animale par commune.
(Version détaillée de la carte 9 : légende, 601K)

Carte 10 : les bilans d'azote par commune.
(Version détaillée de la carte 10 : légende, 1 025K)

Nous introduisons ici, le concept de surface agricole utile épandable, qui correspond à la surface agricole utile diminuée des surfaces impropres à l'épandage soit pour des raisons réglementaires (distances au réseau hydrographique, aux habitations...) soit pour des raisons pédologiques ( sols impropres aux épandages). Les experts estiment, en moyenne, à 30 % les surfaces non épandables. Ce taux de surfaces non épandables est sujet à une forte variabilité qui fait l'objet de travaux de la part du CEMAGREF de Rennes. La carte que nous présentons a été calculée sur la base d'un taux de surfaces impropres à l'épandage de 30 %, conforme au dire des experts (Carte 11).

Carte 11 : les apports d'origine animale en kg d'azote par hectare de Surface Agricole Utile (SAU) ont été traduits en kg d'azote par hectare de Surface Agricole Utile Epandable (SAUE) sur la base d'une moyenne approximative de 30 % de Surface Agricole Utile Non Epandable (SAUNE).
(Version détaillée de la carte 11: légende, 1 035K)

Pour illustrer l'effet de lissage qui provient de calculs par cantons, nous fournissons à titre d'illustration la carte cantonale des bilans d'azote (Carte 12) réalisée par le CEMAGREF de Rennes.

Carte 12 : les bilans d'azote par canton.
(Version détaillée de la carte 12: légende, 851K)

Concernant la carte des bilans d'azote communaux (carte 10), cette carte a été réalisée en faisant l'hypothèse que l'utilisation d'engrais azotés a été homogène sur l'ensemble de la région. A cette fin, nous avons utilisé la moyenne régionale d'utilisation d'engrais azotés par hectare de SAU de 1988, c'est à dire la valeur de 114 kg de N par hectare de SAU. L'utilisation des moyennes départementales conduit à des résultats qui ne sont pas satisfaisants. Rappelons que ces moyennes départementales étaient respectivement, en 1988, de 94 kg de N par ha de SAU pour les Côtes d'Armor, 116 kg de N par ha de SAU pour le Finistère, 168 kg des N par ha de SAU pour l'Ille-et-Vilaine et 70 kg de N par ha de SAU pour le Morbihan. En travaillant de la façon que nous avons choisie, les bilans régionaux ne sont pas affectés, mais on peut penser que l'on sous-estime fortement les bilans d'azote dans les zones légumières de plein champ (Finistère Nord, région de Saint-Malo), de même on sous-estime assez fortement les bilans dans les zones de production végétale intensive d'Ille-et-Vilaine ; inversement, on surestime ces bilans dans certains secteurs du Morbihan et des Côtes d'Armor.

On sait bien que le recensement de l'agriculture affecte les données qui ont trait à une exploitation à la commune où est implantée le siège de l'exploitation agricole. Ceci peut-être la source d'un biais important. En effet, une exploitation dont le siège est dans la commune A, peut avoir ses parcelles d'épandage situées principalement dans la commune B. Le calcul du bilan communal d'azote de la commune A pourra alors être surévalué et celui de la commune B sous-évalué. L'effet de ce biais n'est pas connu avec précision : d'une part, il doit y avoir des phénomènes de compensation, d'autre part les communes chargées sont souvent contiguës et forment des îlots entourés de communes assez fortement chargées.

L'effet de ce problème d'affectation des données aux communes a peut-être été surestimé. Toujours est-il, que nous proposons de lire ces cartes dans une optique de suspicion et non de réalité objective : telle commune "en rouge" est interprétée comme "suspectée" d'avoir un bilan fortement excédentaire ou d'être au dessus de la norme de 170 kg d'azote d'origine animale par hectare de surface agricole utile épandable.


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